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300 ŒUVRES DE STENDHAL. Collé et Hamilton, non pas grands, mais originaux ; — Bossuet, — de Brosses, Lettres sur Vltalie, t. 3, p. 21 (ajouté en i815). FÉNELON. Nous pensons que le style de Fénelon (Dialogue des Morts et Contes pour le duc de Bourgogne) l’emporte de beaucoup sur celui de Jean-Jacques, en ce qu'il rend la nature comme une glace fidèle, et lui laisse sa variété infinie ; tandis que celui de Jean-Jacques donne à tout une certaine couleur. Dans Jean-Jacques, un bosquet frais enseigne la vertu ; dans Fénelon il porte seulement à une volupté douce, ce qui est son expression naturelle dans un pays chaud. Le style de Fénelon, étant parfaitement naturel, admet le comique comme le tragique, et toutes les autres choses de la nature. Celui de Rousseau, ayant une certaine dose d’affectation tragique, emphatique, n’admet pas le comi- que. Fénelon, pour peindre le despotisme, emploierait les sauvages du Canada, nous ferait rire en peignant le ca- ractère de Williams, et n’aurait pas négligé de nous mon- trer Yaunitz 1 frottant ses diamants toute une matinée. Voilà le Fénelon supposé parfait ; mais, comme il avait l'âme naturellement modérée et qu il était prêtre, il n'a 1 Rhulière.