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d’affectation : c’est le contraire d’un poème moderne.


Grotta-Ferrata, 21 août. — Hier soir on nous a fait peur de la fièvre. Au mois d’août, nous a-t-on dit, il faut habiter les délicieux coteaux d’Albano, qui s’élèvent, comme une île volcanique, vers l’extrémité méridionale de la campagne de Rome. Le jour, on peut venir voir des monuments à Rome ; on peut même assister à des soirées ; mais il faut éviter de se trouver exposé à l’air une heure avant et une heure après le coucher du soleil. Tout cela n’est peut-être qu’un préjugé : beaucoup de gens ont la fièvre, et sans doute elle est terrible ; mais l’évite-t-on en quittant Rome ? M. le chevalier d’Italinski, envoyé de Russie, prétend que non ; il a quatre-vingts ans et habite ce pays depuis douze ou quinze. La plupart des personnes aimables que nous avons entrevues hier soir habitent les collines sur lesquelles Frascati, Castel-Gandolfo, Grotta-Ferrata et Albano sont nichés, par exemple la jolie madame Dodwell. Un Français fort obligeant, établi à Rome, nous a fait avoir une belle maison de campagne près du lac d’Albano. Nous l’avons