Page:Stendhal - Promenades dans Rome, tome 1.djvu/68

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Quatre cent quarante-six ans plus tard, c’est-à-dire l’an 526 de notre ère, les Barbares de Totila en ruinèrent diverses parties, afin de s’emparer des crampons de bronze qui liaient les pierres. Tous les blocs du Colysée sont percés de grands trous. J’avouerai que je trouve inexplicables plusieurs des travaux exécutés par les Barbares, et que l’on dit avoir eu pour objet d’aller fouiller dans les masses énormes qui forment le Colysée. Après Totila, cet édifice devint comme une carrière publique, où, pendant dix siècles, les riches Romains faisaient prendre des pierres pour bâtir leurs maisons, qui, au moyen âge, étaient des forteresses. Encore en 1623, les Barberini, neveux d’Urbain VIII, en tirèrent tous les matériaux de leur immense palais. De là le proverbe :

Quod non fecerunt barbari fecere Barberini[1].

17 août 1827. — Une fois, vers la fin du moyen âge (1377), Rome a été réduite à une population de trente mille habitants ;

    cérémonie du triomphe de Veapasleu et de Titus, et l’arc triomphal sous lequel les fs prisonniers sont contraints de passer. Cette cérémonie était pour les peuples anciens comme serait aujourd’hui donner un soufflet à toute une armée, ou signer la capitulation de Baylen.

  1. Ce que n’ont pas fait les barbares, les Barberins l’ont fait. Paul II fit abattre le côté méridional.