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supérieurs sont formés de demi-colonnes et de pilastres corinthiens ; l’ordre du rez-de-chaussée est dorique, et celui du second étage ionique. Les trois premiers ordres se dessinent par des colonnes à demi engagées dans le mur, comme au nouveau théâtre de la rue Ventadour.

Le monde n’a rien vu d’aussi magnifique que ce monument : sa hauteur totale est de cent cinquante-sept pieds, et sa circonférence extérieure de mille six cent quarante et un. L’arène où combattaient les gladiateurs a deux cent quatre-vingt-cinq pieds de long sur cent quatre-vingt-deux de large. Lors de la dédicace du Colysée par Titus, le peuple romain eut le plaisir de voir mourir cinq mille lions, tigres et autres bêtes féroces, et près de trois mille gladiateurs. Les jeux durèrent cent jours[1].

L’empereur Vespasien commença ce théâtre à son retour de Judée ; il y employa douze mille juifs, prisonniers de guerre ; mais il ne put le finir ; cette gloire était réservée à Titus, son fils, qui en fit la dédicace l’an 80 après Jésus-Christ[2].

  1. Addition manuscrite de l’exemplaire Crozet : « … Les sots de nos jours méprisent les gladiateurs sauf à mourir de peur quand les soldats prussiens on russes rentrent à Paris. » N. D. L. E.
  2. Chercher au Musée, à Paris (n° 1047), le tableau de Jules Romain, dont le premier plan peint si nettement la