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homme, remarquable par le feu de son esprit, a en quelque sorte improvisé sans projet ; il parlait des arts, et, comme il voyait son succès dans les yeux des auditeurs, il a réellement été touchant. Ce matin, la partie de notre petite caravane qui possède le pouvoir exécutif a décidé qu’au lieu d’aller chercher de la fraîcheur dans la grotte de Neptune, à Tivoli, comme le projet en avait été arrêté, nous irions voir des tableaux. Cette fois on a demandé des fresques.

Nous avons débuté par l’Aurore du Guide, au palais Rospigliosi ; c’est, ce me semble, la plus intelligible des fresques. [Cette charmante fresque a l’air moderne ; c’est que le Guide a imité la beauté grecque. Mais, comme il avait l’âme d’un grand peintre, il n’est pas tombé dans le genre froid, le pire de tous. Il a encore admis une ou deux têtes réelles, en corrigeant les défauts comme fait Raphaël : par exemple, les deux têtes contre le bord du tableau, à gauche.

La peinture de sotto in su est une absurdité qui cependant fait plaisir. Il ne faut pas chicaner le Guide sur la lumière qui fuit de deux points différents, ce que vous apercevez tout de suite en considérant l’ombre portée sur la cuisse du génie qui porte un flambeau. En admirant ce