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niquin[1]. Situation tranquille et heureuse de cette petite église. Cela rappelle à Frédéric la Vie tranquille, roman d’Auguste la Fontaine.

J’aime bien mieux les fresques que les tableaux à l’huile ; mais les fresques sont invisibles pendant deux mois aux yeux qui arrivent de Paris. Nos compagnes de voyage regrettaient des tableaux à l’huile. D’excellents petits chevaux, méchants et maigres à faire peur, ont parcouru au galop tout l’intervalle qui nous séparait du Vatican. Là, au troisième étage du portique de la cour de Saint-Damase, dans une grande chambre dont les murs nus sont recouverts d’une teinte de vert tendre, nous avons trouvé la Transfiguration et la Communion de saint Jérôme, cent fois mieux placées, en vérité, que jamais elles ne le furent en France.

Comme on ne peut pas excommunier le pape, Pie VII s’est bien gardé de restituer aux couvents leurs biens et leurs tableaux. Il a réuni dans ce petit musée une cinquantaine d’ouvrages excellents. Le

  1. Note manuscrite de Stendhal sur l’exemplaire de la Baume : « 6 novembre 1831. La Judith du Dominiquin, à la villa Aldobrandini, de la première classe des grands ouvrages. L’un des chefs-d’œuvre du Dominiquin et de la peinture. Il y a une force et une décision bien rares chez le pauvre Dominiquain avvilito par la pauvreté, le manque de succès et, en quelque sorte, le mépris public. » N. D. L. E.