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agit plus à Rome qu’où ue le pense ; aveux de M. le curé de ****. Les curés de Rome tiennent à peu près le rang des colonels de l’armée de Napoléon en 1810. Ce sont des hommes raisonnables, expéditifs, qui ont beaucoup d’affaires, et qui savent la vérité sur bien des choses. Souvent ils ne veulent pas dire tout ce qu’ils savent au ministre de la police (il gobernatore di Roma). C’est maintenant M. Bernetti, homme d’un vrai mérite. (En 1829, M. Beruetti est cardinal et légat à Bologne.)


10 juin 1828. — Pour peu qu’on ait étudié l’histoire des papes dans Paul Jove et M. de Potter, on sera de mon avis. Cette histoire, si on a la précaution de sauter tout ce qui est dogme, est la plus originale et peut-être la plus intéressante des temps modernes.

À Versailles, le maréchal de Richelieu intriguait, en 1730, pour donner une maîtresse au plus faible des hommes, Louis XV. (Voir les Mémoires de madame la duchesse de Brancas, fragment délicieux publié par M. de Lauraguais.) À Rome, on intriguait, en 1730, pour savoir si Ton ajouterait tel mot dans Toffice de la Vierge, ou si les carmes déchaussés porteraient des culottes. Il y avait des gens passionnés pour ou contre les culottes des carmes. On citait de part et d’autre vingt iiuteurs latins.

Je vous en prie, ne faites pas plus d’attention au fond de la dispute que dans un opéra aux paroles du libretto ; réservez votre attention, et je puis dire votre admiration, pour l’habileté déployée par les disputants. Auprès de tel carme déchaussé intrigant à Rome pour ou contre les culottes, le ma-

    derniers volumes de l’Histoire de la peinture cinquante pages de petits faits tous avérés. — Suppression du couvent de Bajano.