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nouvelles sont fondées sur des faits vrais. Ou y voit ce qu’était Rome du temps de Raphaël et de Michel-Ange. Il y avait bien plus de magnificence, d’esprit et de gaieté à la cour des papes qu’à celle d’aucun roi de l’Europe. La moins barbare était celle de François Ier, et l’on y trouvait encore bien des traces de grossièreté. Le sabre tue l’esprit.

Tous les genres de mérite, même celui qui est fondé sur l’art de penser et de découvrir la vérité dans les matières difficiles, étaient alors bien venus à Rome. Là se rencontraient tous les plaisirs. Une politesse qui passait pour parfaite ne nuisait point à l’originalité des esprits. Je conseille au voyageur de lire quelques nouvelles de Bandello, choisies parmi celles dont la scène est à Rome ; cela le guérira des préjugés qu’il a pu prendre dans Roscoe, Sismondi, Botta, et autres historiens modernes[1].

Pour moi, j’ai cherché à indiquer le plus de faits possibles. J’aime mieux que le lecteur trouve une phrase peu élégante, et qu’il ait, sur un monument, une petite idée de plus. Souvent, au lieu d’une expression plus générale, et par là moins dangereuse pour l’auteur, je me suis servi du mot propre. Rien ne choque davantsige le bel usage du dix-neuvième siècle. Mais je tiens au mot propre, parce qu’il laisse un souvenir distinct.


    part des Italiens célèbres du moyen âge. Pignotti, Muratori, Mazzucliclli et Yerri doivent être crus de préférence à tous les historiens modernes. Si, après avoir lu l’Histoire de Toscane de Pignotti, et l’Histoire de Milan de Verri, en tout 12 vol. in-8o, la curiosité est excitée et non pas fatiguée, on peut entreprendre la collection des écrivains originaux dont Verri et Pignotti ont donné des extraits faits avec conscience.

  1. Les amateurs de ces peintures naïves, énergiques et vraies, peuvent demander le Novelliere, publié en 1815 par Silvestri, à Milan, 22 volumes.