choses à noms célèbres devant lesquelles nous passions, nous nous enfuîmes du Vatican ; le plaisir qu’il nous offrait était trop sérieux. Aujourd’hui, pour voir la ville de Rome et le tombeau du Tasse, nous sommes montés à Saint-Onuphre : vue magnifique ; de là nous avons aperçu de l’autre côté de Rome le palais de Monte-Gavallo, nous y sommes allés. Les grands noms de Sainte-Marie-Majeure et de Saint-Jean-de-Latran nous ont ensuite attirés. Hier, jour de pluie, nous avons vu les galeries Borghèse, Doria, et les statues du Capitole. Malgré l’extrême chaleur, nous sommes toujours en mouvement, nous sommes comme affamés de tout voir, et rentrons, chaque soir, horriblement fatigués.
10 août. — Sortis de chez nous, ce matin, pour voir un monument célèbre, nous avons été arrêtés en route par une belle ruine, et ensuite par l’aspect d’un joli palais où nous sommes montés. Nous avons fmi par errer presque à l’aventure. Nous avons goûté le bonheur d’être à Rome en toute liberté, et sans songer au devoir de voir.
La chaleur est extrême ; nous montons en voiture de bon matin ; vers les dix heures, nous nous réfugions dans quelque église, où nous trouvons de la fraîcheur et de l’obscurité. Assis en silence sur quelque banc de bois à dossier, la tête renversée et appuyée sur ce dossier, notre âme semble se dégager de tous ses liens terrestres, comme pour voir le beau face à face. Aujourd’hui nous nous sommes réfugiés à Saint-André della Valle, vis-à-vis les fresques du Dominiquin ; hier ce fut à Sainte-Praxède.
12 août. — Cette première folie s’est un peu calmée. Nous désirons voir les monuments d’une façon complète. C’est ainsi, maintenant, qu’ils nous feront le plus de plaisir. Demain