Un provincial est toujours un peu
moins arriéré et un peu moins envieux
au moment où il vient de lire un journal ;
c’est le contraire du Parisien que le
journal hébété.
J’ai une inclination naturelle pour la
nation espagnole. Ces gens-là se battent
depuis vingt-cinq ans pour obtenir une
certaine chose qu’ils désirent. Ils ne se
battent pas savamment ; un dixième
seulement de la nation se bat ; mais,
enfin, ce dixième se bat, non pour
un salaire, mais pour obtenir un avantage
moral.
Ce qui me charme dans les Espagnols, c’est l’absence complète de cette hypocrisie qui n’abandonne jamais l’homme comme il faut de Paris. Les Espagnols sont tout à leur sensation actuelle. De là les folies qu’ils font par amour, et leur profond mépris pour la société française basée sur des mariages conclus par des notaires.