Page:Stendhal - Pensées et Impressions, 1905, éd. Bertaut.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
47
IMPRESSIONS


Le mari d’une jeune femme qui est adorée par son amant qu’elle traite mal et auquel elle permet à peine de lui baiser la main, n’a tout au plus que le plaisir physique le plus grossier, là où le premier trouverait les délices et les transports du bonheur le plus vif qui existe sur cette terre.

Le premier amour d’un jeune homme qui entre dans le monde est ordinairement un amour ambitieux… C’est au déclin de la vie qu’on en revient tristement à aimer le simple et l’innocent, désespérant du sublime. Entre les deux se place l’amour véritable qui ne pense à rien qu’à soi-même.

En amour, quand on divise de l’argent, on augmente l’amour ; quand on en donne, on tue l’amour.

Les femmes françaises n’ayant jamais vu le bonheur des passions vraies sont