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pensées

De manière qu’il n’y a que deux morceaux en ma vie qui aient produit cet effet-là sur moi. Analyser cela. Je crois que c’est une espèce de plaisanterie ou bien plutôt de traits comiques finement indiqués, et à qui la bonne foi apparente de celui qui parle donne la grâce de la faiblesse, celle d’Aribert nous donne le plaisir d’être supérieurs à l’homme qui parle, en voyant l’injustice de celui dont il parle.

Voir quel effet[1] cela produirait, si au lieu de l’injustice, celui qui parle (Moreau) découvrait le ridicule. Dans le fait il découvre ridicule et injustice.

*

De cette passion la naïve peinture
Est pour aller au cœur la route la plus sûre.

Le gros Durif[2] qui m’ennuyait tant me conte son histoire ce matin au Palais-Royal et devient charmant pour moi, je le suis sans doute pour lui car je l’écoute avec plaisir.

Il y a donc quelque chose à tirer de chaque homme, car celui-là était à mes

  1. 2 frimaire XIII [24 novembre 1804].
  2. 2 frimaire XIII [23 novembre 1804].