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pensées

lors, nous varions nos sons en disant les mêmes choses. Toujours distinguer dans le blâme et la louange le fond de la forme. Ce ne sont pas les traits de caractère montrés par Molière, c’est le style qui est quelquefois blâmable. La tête s’est perfectionnée.

*

Grand ridicule bien naturel à l’homme de s’attacher aux moyens plutôt qu’à la chose. Ce ridicule si général et si naturel est encore intraité au théâtre.

Les pédants ont une espèce de ce ridicule.

Il y a deux différents caractères dans ce ridicule :

1o L’homme qui s’imagine que le bonheur est dans la place de conseiller d’état et qui est tout étonné lorsqu’il y est parvenu de se trouver comme auparavant.

2o L’homme qui ne s’attache aux dignités que comme moyens procurant les plaisirs des sens et à qui cependant elles font oublier de jouir pendant l’âge rapide des jouissances.

Ce caractère me semble avoir une sorte de généralité qu’il me faut distinguer et définir.

*

Si je représentais Falstaff (ou l’homme gai), le faire décider dans les affaires les