Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/312

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
311
filosofia nova


*

Fatiguer toute l’âme[1] de votre spectateur par la jouissance.

Par exemple moi, me fatiguer la tête par des idées philosophiques comme celles de ce cahier, cela sature ma passion pour la gloire.

Une vieille organisée passe, met en feu mon âme et[2] la fatigue de pensées d’amour.

Dugazon vient et me fait mourir de rire, jusqu’à fatigue. Voilà toute mon âme qui a assez vécu, je ne suis plus bon qu’à des fonctions animales.

Le poète comique peut produire cet effet. Le tragique, non.

*

Le tyran[3] protège le luxe, il veut le faire reprendre. J’ai à l’instant formé le dessein de faire une magnifique comédie, dans laquelle j’attacherai le ridicule le plus ineffaçable à mon protagoniste. Le luxe le rendrait excessivement ridicule et à la fin de la pièce malheureux.

Mais ce sujet est peut-être une partie du Vaniteux ?

  1. 17 germinal XIII [7 avril 1805].
  2. Et l’occupe jusqu’à la fatigue exclusivement.
  3. 20 fructidor XII [17 septembre 1804].