Il me semble[1] qu’aucune âme de celles qui se sont découvertes au public n’a senti l’admiration dans toute sa force et dans toutes ses nuances, comme celle de Corneille.
L’âme de Corneille aimant l’admiration par-dessus tout, elle va à l’aveugle pour la produire. C’est vraiment le poète sublime.
M’accoutumer à ne plus employer ce mot, que dans son vrai sens qui est celui-ci[2].
En observant mes sensations avec la même attention en lisant Racine, je trouverai peut-être qu’il est le poète de l’anxiété comme Corneille celui du sublime.
Un titre (Georgicorum) de Didot excitait mon admiration, je me suis mis à l’analyser. À l’instant j’ai senti venir l’inquiétude d’auteur (est-il ou n’est-il pas bon ?) et j’ai senti que le vif plaisir de l’admiration était passé.