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filosofia nova

fait d’impression, tandis que le Barbier m’en a fait beaucoup.

Dernièrement le Philinte, la première fois que je l’ai vu jouer m’a fait une forte impression d’admiration comme poète, et ne m’en a fait aucune [comme] homme sensible.

Pour me faire impression à cette heure il me faudrait des ouvrages faits par un dieu.

La plus forte impression que j’aie sentie comme homme sensible depuis deux ans en lisant des tragédies est celle que m’a fait éprouver dans Cymbeline, Guiderius je crois avec Arviragus et… Et ce dernier lorsqu’il va enterrer Fidèle.

*

En général j’ai beaucoup plus senti la terreur et l’admiration, que la pitié.

J’en reviens toujours là, rien n’est assez parfait pour m’émouvoir.

*

L’art de la comédie ne consiste pas, ce me semble, à faire faire des choses extraordinaires au protagoniste, mais à rendre au spectateur, très aimables ou très haïssables, mes auteurs d’actions qu’il voit faire chaque jour dans le monde, cela en montrant les motifs qui les poussent.

Deuxièmement à montrer les vicieux