Page:Stendhal - Pensées, II, 1931, éd. Martineau.djvu/14

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
13
filosofia nova

où la civilisation est arrivée, la comédie fût-elle tombée ?

À la première vue, oui.

La monarchie si utile à la comédie parce qu’elle fait des oisifs, parce qu’elle fait des égoïstes, etc., ne lui est cependant utile que tant que l’autorité du despote n’a pas passé une certaine borne. Denon dit en parlant du Mufti de Rosette : « Le prêtre fut dévoilé… il fut déjoué à la manière orientale on lui signifia qu’il fallait que la fête eût lieu à l’instant. »

Il y a un point où l’autorité du tyran est telle qu’elle n’engage plus les hommes à faire ce qui les rend susceptibles de rire à la comédie. Déterminer ce point.

De tous les auteurs que j’ai lus sur les mœurs du siècle de Louis XIV, Saint-Simon est de bien loin le meilleur. Son livre doit être le manuel du poète comique.

On voit la perfection du caractère de la monarchie dans le caractère du duc d’Orléans qui (bon au fond, à ce que je crois) n’en était pas moins comme le dit Louis XIV, et comme le confirme Saint-Simon, un fanfaron de crimes'. Qu’on réfléchisse sur ce mot : dans une république on peut aimer le crime, mais en être fanfaron est la perfection de la monarchie.

Voici qui prouve combien généralement