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filosofia nova

FILOSOFIA NOVA[1]



Je me souviens[2] avec peine du temps que j’ai passé dans la solitude.

Je trouve ceci commun, lourd et orgueilleux. Je trouve bien plus utile de vivre dans le monde.

*

Épicure disait en parlant du vulgaire : « Ce que je sais n’est pas de son goût ; et ce qui serait de son goût, je ne le sais pas. »

Outre tous les motifs qui éloignent ce vulgaire de l’homme de génie (l’orgueil, etc.), il en est un plus fort il ne le comprend pas. Il a besoin qu’il soit commenté dans les sources où il se trouve, ou dans les plats ouvrages dont il se nourrit : les journaux, les romans, etc.

  1. Les cahiers de la filosofia nova commencés en messidor XII [juin-juillet 1804] se trouvent au tome 24 des manuscrits de Grenoble cotés R. 5896. N. D. L. É.
  2. Messidor XIII, à Grenoble. Notes relevées sur les couvertures des cahiers I et II. N. D. L. É.