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filosofia nova

mieux l’homme, surtout depuis vingt jours que je médite Helvétius. Je n’ai rien changé au style du morceau que je viens de transcrire.

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Le citoyen libre d’une république a de plus grandes pensées que le courtisan ne pensant qu’aux petites choses d’une monarchie, il faut donc se faire citoyen et pour cela fuir les plus puissants que soi.

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b. Si tous les cent ans il venait un La Bruyère, le travail du génie ne serait plus qu’un badinage.

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b. Si tous les hommes étaient clairvoyants il suffirait pour leur faire croire qu’on n’est point avide, de faire des actions qui le prouvent. Mais ils ne sont pas clairvoyants, ne faudrait-il pas quelquefois leur dire : « Je ne suis point avide. »

S’il en est ainsi, V… avec ses maximes a fait la tragédie des gens médiocres, cause de ses grands succès. Il voyait les hommes en mal, peut-être pour avoir fondé ses observations sur les habitants de Paris, sans faire attention aux causes qui les rassemblent.