Page:Stendhal - Pensées, I, 1931, éd. Martineau.djvu/322

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
293
filosofia nova

tion semblable (développer ce semblable) à celle d’un homme sous Louis XIV, sait bien mieux ne pas blesser la vanité et la flatter que cet homme de Louis XIV.

La vanité est-elle naturelle à l’homme ? et la montre-t-il davantage à mesure qu’il est le plus débarrassé de préjugés ? Si cela était, comme nous en avons beaucoup moins que sous Louis XIV il est très naturel que nous la montrions davantage, et que cherchant des jouissances pour elle nous ménagions la vanité des autres afin qu’ils flattent la nôtre.

Il est sûr qu’un poète comique qui donnerait à ses personnages le bon ton de ceux des Amants magnifiques serait sûr de plaire, tandis qu’au contraire il n’y a plus que les gens du métier qui sentent le mérite de Pourceaugnac (l’art de développer un caractère).

*

Il faut donc[1] qu’en 1670 le bon ton fût bien plus rare qu’en 1804 (134 ans après).

Étudier bien cette idée de perfectibilité qui me mènera si je la trouve fondée à un état de l’âme bien doux, l’optimisme (on sait quel optimisme j’entends), celui

  1. 9 messidor XII [28 juin 1804].