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pensées

des gens qui le font et que rien ne l’annonce.

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Le 9 messidor étant malade j’écris de bien meilleures choses que tous ces jours passés ; à Claix, j’ai fait d’excellents v[ers] ayant la fièvre ; la maladie (dans un degré médiocre du moins) ne nuit donc pas à l’esprit (chez moi).

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J’ai été aimé[1] de tous les subalternes et je ne me suis jamais déguisé pour eux. M. Evrard, M. Pakin, sa femme. Mme Evrard m’aime du même amour qu’inspirait La Fontaine. Elle me marqua bien cela lorsqu’elle me parlait de mes effets que Faure et Boissat portaient (je n’en crois rien du premier). Ce pauvre M. Beyle, me disait-elle, il est si bon, on abuse de sa bonté, etc., etc. des choses dans le même genre. Il y a des gens qui me gênent et avec qui je ne suis pas naturel, tels sont : F. Faure et Boissat. C’est, je crois, que je sens bien que ma manière naturelle ne saurait leur plaire et que cependant je suis jaloux de leur plaire. Malheureuse vanité qui fait qu’en voulant plaire je plais moins. Si je

  1. 9 messidor XII.