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pensées

appelée son ; c’est toute la connaissance qu’un objet peut nous fournir de sa qualité par le moyen de l’oreille.

Il en est de même des autres sens qui nous transmettent des conceptions des différentes qualités des objets.

Il est probable que tous les yeux en voyant un bleu parfaitement pur n’éprouvent pas la même sensation, c’est-à-dire que si un homme gardant la même mémoire pouvait emprunter les yeux de son voisin il recevrait une sensation différente de celle qu’il a déjà reçue et qu’il aurait deux images de la même couleur. Il est possible que cela s’étende jusqu’aux formes, mais qu’importe puisque le même œil modifie la chose à mesurer et l’unité de mesure (Hobbes s’étend beaucoup là-dessus, ne conclut pas que peu importe).

Ch. III. L’on peut définir l’imagination une conception qui reste et qui s’affaiblit peu à peu à la suite d’un acte des sens.

Lorsqu’une sensation arrive de nouveau au cerveau nous nous apercevons que nous l’avons déjà eue auparavant ; la faculté par laquelle cela a lieu se nomme mémoire.

Nous avons dit que l’imagination était une conception qui s’affaiblissait peu à