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filosofia nova

dans la tour je vois davantage d’hommes et de femmes, mais je vois moins bien ceux qui me servaient de modèle pour Charles et Adèle).

*

Aristophane[1] dans ses Chevaliers joue le peuple d’Athènes lui-même, qu’il représente par un vieillard imbécile, il attaque Cléon qu’il montre dirigeant le vieillard.

M. (l’auteur qui a traduit Aristophane dans une édition du Théâtre des Grecs de 1788)[2] dit qu’A[ristophane] développe dans les Chevaliers cette vérité morale :

« La libre disposition de suivre les premiers mouvements de sa volonté est le plus grand de tous les esclavages. »

Voir sur cette proposition (où il y a du vrai) Shaftesbury, the Moralist, part II, sect. 1.

M. prétend qu’on peut faire d’après cette vérité une infinité de comédies de caractères (par les diverses manières dont les fripons abusent des vieillards qui se laissent plutôt conduire par un étranger

  1. 20 prairial XII [9 juin 1804].
  2. Sans doute Stendhal veut-il parler ici de Poinsinet de Sivry qu’il nomme du reste au tome II, et dont la traduction du théâtre d’Aristophane parut en 1784. Antérieurement, le P. Brumoy avait donné également une traduction française de ce théâtre, qui fut rééditée en 1785 par Brottier.

    N. D. L. É.