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pensées

de qui mériter mieux ? S’il n’y a point de dieu, des hommes ? Je les croyais donc meilleurs qu’ils ne sont. Employer le temps où je sentirai la douleur non point à m’ affliger, chose inutile, mais à chercher les moyens d’éviter pareil malheur à l’avenir. Voilà une des meilleures recettes pour le bonheur. Tâcher de chasser l’amour de la vengeance de mon caractère. Lorsqu’une passion est trop vive, lui céder un peu, cela m’en dégoûtera.

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5. Chercher les plaisirs de sa position. À cette heure à Paris, avec cent livres de pension je ne respire que dans le temps où j’aurai six mille livres de rente. Erreur. Cherchons les plaisirs à ma portée, sans Tencin je ne me doutais pas des Pains. J’aurais pris l’habitude de la sauvagerie et serais devenu maussade pour le reste de ma vie.

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Chateaubriand[1]

Les pensées de cet auteur sont si désagréables à lire dans l’original à cause de l’enflure du style que je prends le parti de les extraire.

  1. 1 prairial XII [21 mai 1804].