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pensées
Suite des pensées[1]

Le soudain ne serait-il point la chose sine qua non il n’y a ni rire, ni pleurer. Si cela est, en amenant la chose qui doit faire rire ou pleurer quelqu’un par les degrés les plus petits possible pour ce quelqu’un on pourrait éviter le rire ou les larmes.

*

h. Les figures affaiblissent le sentiment. Cela est si vrai qu’on se sert de figures pour annoncer une mauvaise nouvelle à un malheureux qu’on veut ménager. M. D. n’est plus est moins dur que M. D. est mort.

*

Un article fort bien écrit qui est aujourd’hui (15 messidor XII) dans le Journal des Spectacles (sur Mlle Duchesnois jouant Clytemnestre) remarque que les mêmes tragédies faisaient beaucoup pleurer il y a 20 ans (1784) et ne produisent point cet effet aujourd’hui.

  1. 14 messidor XII [3 juillet 1804].