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filosofia nova

Note pour les Lettres persanes[1]. L’opinion générale est le bien de tous, la loi est la volonté de tous. Et vous voulez que les hommes en masse décident, d’une chose juste qui est contre leurs intérêts, qu’elle est juste ? À peine en conviendraient-ils dans le particulier.

*

Dès qu’on craint le ridicule dans l’amitié, l’amitié n’est plus.

*

En ayant toute la force de son côté, on peut se donner comme César toutes les apparences de la modération, en cédant une infinité de petites choses que l’on peut négliger.

*

La liberté est le pouvoir de faire tout ce que les lois permettent sans avoir rien à craindre.

  1. Ces pensées se trouvent à la Bibliothèque de Grenoble au tome 27, des manuscrits cotés R. 5896, et sont datées de Claix le 7 septembre 1808. N. D. L. É.