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pensées

deux Hommes faire une comédie en trois actes et en vers intitulée l’Intérieur d’un journal qui (dût-elle n’être pas jouée) peut avoir un succès mérité et bien plus vaste que la meilleure satire. Joint à ce qu’il y a de la bassesse dans un talent inhabile à produire et qui n’a de force que pour articuler son blâme, au lieu qu’une comédie est une création. Cet ouvrage peut même durer, en ce que l’envie poursuivra toujours le mérite et cela par la voix la plus commode, les journaux. J’y pourrai développer mon sentiment sur l’érudition et sur les chapons qui rognent les ailes du génie. Cette pièce toute comique et sans passion sera dans le genre des Fourberies de Scapin, du Cocu imaginaire, de Pourceaugnac, comique outré sous la monarchie, excellent dans une république naissante.

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Arrêté :

Considérant qu’audaces fortuna juvat, et que si je ne fais rien d’extraordinaire je n’aurai jamais assez d’argent pour m’amuser, j’arrête :

Art. 1

Tous les tirages de la loterie de Paris (les 5, 15 et 25) je mettrai 30 fs sur le terne 1, 2, 3.