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pensées


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Jeanne Baillie, anglaise, a eu une idée approchante de la mienne pour la tragédie. La Bibliothèque britannique rend compte de Monfort, Alfred, Ethwald, deux parties. Lire l’original, ainsi que le Voyage de Matthison en Allemagne.

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Je suis arrivé à Grenoble le 5 messidor an onze et j’en pars.

Mon père m’avait promis, un mois avant le carême, de me faire partir avant ce temps et j’y suis encore samedi.

Bonne leçon pour moi. Lorsque j’aurai envie de revenir à Grenoble, songer que j’y viens bien quand je veux, mais que je ne sais quand je pourrai en sortir.

Je n’ai point trouvé ma famille comme je me la figurais de Paris (P[auline] seule exceptée). Ils m’aiment mais ce n’est point de cet amour divin que je m’étais figuré. Comme je disais cela hier à Mme J. elle me dit qu’elle pensait la même chose, et que beaucoup de personnes lui en avaient dit autant. Toutes les familles ressemblent donc à la mienne.

Mon génie a été presque toujours mort pendant les neuf mois passés à Grenoble, excepté les cent vingt-six for A et