Page:Stendhal - Pensées, I, 1931, éd. Martineau.djvu/206

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
177
filosofia nova

ans (pluviôse an XI) les cicatrices des préjugés qu’il m’ôta lorsque je le lus à quatorze. Il y a au commencement de l’histoire de Rome vingt pages qui m’ont paru du pur galimatias.

Quels sont les avantages et les désavantages d’avoir comme les Italiens une langue particulière pour la poésie ?

*

69 bis. Je suis fort à vingt ans et je me crois très bien constitué pour les plaisirs qu’on appelle de l’amour, cependant je puis me réduire au point de ne pas désirer les femmes du tout, et de déch…er sans plaisir seulement tous les quinze jours. Alors c’est un besoin, comme celui d’uriner, je sens mes pensées embarrassées, je vois une femme, et je sens tout de suite que mes idées sont éclaircies (pluviôse XI).

*

70. Les passions sont des forces qui peuvent être mélangées d’une infinité de façons dans l’homme.

À chaque instant je combine ces forces dans des proportions différentes, elles produisent des actions. Je regarde si ces actions sont de nature à plaire au public.

Je ne suis encore que le hasard dans ces