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pensées

mieux que Jocaste, seulement il faudrait qu’elle parlât moins souvent et moins longuement de se faire donner la mort, et que, femme tendre, elle se bornât à pleurer son malheur et à essayer d’empêcher le combat de son mari contre ses frères.

La vraie comédie d’un peuple républicain serait celle où l’on se moquerait sans cesse des mœurs des rois et des courtisans des peuples non républicains.

Le Cid me plaisait plus en l’an VII qu’en l’an XI, parce qu’élevé dans une famille pleine de l’honneur monarchique je n’étais que bon sujet d’un monarque. Aujourd’hui je suis beaucoup plus citoyen que sujet et je dois tendre à devenir sans cesse meilleur citoyen.

Quelle différence pour Corneille si au lieu de perdre un temps précieux à faire des pièces comme Heraclius il ne se fût jamais écarté de la sublime simplicité de Cinna et du Cid. Voilà ce que fait le goût. Il a dépensé peut être autant de talent pour Heraclius que pour Cinna.

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Le caractère de Rodogune est le deuxième ou le troisième pour la beauté de tous ceux qui sont au théâtre. Le cin-