exprimée en prose, c’est l’affaire du style.
Les poètes peuvent donc être étudiés pour deux objets différents : le style, les choses. Or il me semble que Corneille réunit plus souvent la perfection des idées à celle du style que Racine. Racine est souvent parfait dans la peinture de l’amour, Phèdre, Hermione, Monime. Il a presque toujours la perfection du style. Corneille, souvent celle des idées et non celle du style. Il suit de là que Corneille doit être plus goûté par les âmes qui cherchent la moelle que par le vulgaire.
Racine doit toujours être étudié pour le style. Il a des défauts sans doute. Mais il pèche souvent par excès de poésie et c’est un beau défaut. Étudier donc son style seulement et pour le style et les choses Phèdre, Hermione, et Monime.
Un auteur n’est grand que parce qu’il crée. Chateaubriand déraisonne donc quand il loue Racine de la composition des caractères d’Agamemnon et Achille. Je ne vois pas la gloire qu’il y a à affaiblir Homère. Je crois que Racine n’avait pas (hors l’amour) le génie d’invention.
Remarquer dans les poètes quelques morceaux parfaits de tout point à étudier. Exemple :
Cinna : Le récit de la conspiration ; — Phèdre : l’aveu à Œnone, la déclar[ation]