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pensées

tous, les pièces perdront de leur prix lorsque les vérités morales qu’elles développent ne seront plus utiles aux hommes. Les principaux sujets sont les deux Hommes, le Courtisan, l’Orgueilleux.

Au poète tragique : il peut peindre successivement tous les caractères aussi fortement que la nature humaine (telle que l’histoire et ce que nous voyons nous la montrent) peut le concevoir.

Le jaloux, Othello et plus fort encore s’il est possible.

L’horreur des remords comme Macbeth, lady Macbeth, Richard III.

Le vengeur, Oreste d’Alfieri.

L’amour du père, Virginius du même.

L’amour de la patrie, Brutus Ier.

Il peut faire des tragédies parfaites qui seraient selon moi celles dont le plan serait fait par Alfieri, les caractères d’hommes par Corneille, ceux de femmes par Racine.

Au poète épique : il peut chanter à une nation qui conçoit et admire les grandes choses et qui a une langue polie. Il est dans une situation approchante de celle de Virgile, il ne tient qu’à lui d’en mieux profiter.

On voit donc combien le champ est