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pensées


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7. L’homme qui me ridiculise espère me fâcher par le ridicule qu’il me donne. Mais que devient-il lorsqu’il s’aperçoit que je le méprise lui et son ridicule ? Il me hait. Or j’aime mieux qu’un homme dise de moi des noirceurs, que s’il m’affublait d’un ridicule.

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8. Pour moi il ne doit y avoir d’ennuyeux que ce qui est sans instruction.

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9. Nous connaissons un homme excepté son opinion sur une certaine chose. Amusons-nous en attendant qu’il nous l’expose à chercher celle qu’il doit avoir conformément à son intérêt, non pas à son intérêt réel, mais à ce qu’il croit tel.

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10. À quoi la France doit-elle la supériorité sur les autres nations ? À ce que de bonne heure elle a été l’objet de leur envie. Or ce qui est vrai d’une nation ne l’est-il pas toujours d’un homme ?