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pensées

comme le tableau de Monsiau où je peindrai très ressemblants tous les grands hommes du siècle de Louis XIV. Mais il faut les peindre très ressemblants et fortement, avec cette attention ma pièce ira aux astres. J’y ferai entrer les vers où ils se sont peints eux-mêmes ; ainsi Corneille y pourra dire : je suis encore celui qui crayonna l’âme du grand Pompée et l’esprit de Cinna,

je ne dois qu’à moi seul toute ma renommée.

Si je peignais Cr[ébillon] il dirait :

La satire jamais n’a souillé mes ouvrages, etc…

*

Si je pouvais aller dans un pays où l’on fit vraiment des tragédies, j’en retirerais une instruction immense. J’en retirerais beaucoup de la com[paraison] des trois théâtres français, anglais et italien. Pour cela aller quatre mois à Londres.

*

Commencer mon H[amlet] par : « Laisse-moi, spectre épouvantable, etc. »

*

La lime mord l’acier et l’oreille en frémit.

Beau vers de Racine fils.