Comme le dit A[lfîeri] lui-même dans Filippo, Don Carlo et Isabella ne peuvent pas assez développer leur amour ; ce qu’il y a de beau et de très beau, c’est le caractère de Philippe. En général A[lfieri] me semble appelé à peindre les tyrans, les héros de la liberté, et la vengeance.
A[lfieri] a beaucoup accru l’intérêt en réduisant le nombre des personnages à cinq ou six, tous opérant pour leur compte. Je veux ne présenter exactement qu’un protagoniste, les trois ou quatre autres personnages serviront à le développer. Shakspeare s’est approché de cette idée dans Othello. Moins il y a d’événements, plus on prend d’intérêt à ceux qui se passent sous les yeux du spectateur. Lusignan et sa reconnaissance avec Zaïre et Nérestan étant un développement beaucoup trop étendu du caractère de Zaïre nuit donc beaucoup à Orosmane.
Alfieri n’a point fait ce me semble de tragédies d’amour.