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crié comme un aigle en 1818 où l’on a eu de suite cinq opéras exécrables, les entrepreneurs ont répondu que c’étaient les ballets qui amenaient les billets.

Leur grande sécurité vient des deux cent mille francs que donne le gouvernement. Voici les changements proposés au dit gouvernement par un amateur politique :

Il faut prendre l’état des billets qui se sont distribués chaque jour de spectacle, durant l’année 1818, et diviser entre le nombre de ces billets une somme de cent mille francs. À l’avenir on payera l’entreprise à la fin du mois suivant le nombre des billets distribués chaque soir. Comme les abonnements sont l’effet de l’habitude et des arrangements de société, là il faut cinq ou six ans de mauvais spectacles pour les faire tomber.

Les cent mille francs disponibles seront distribués chaque mois et par douzième à l’entreprise par le Gouvernement et d’après l’avis d’une commission.

Cette commission directrice des spectacles de Milan sera composée comme à Londres de dix gens de lettres artistes ou amateurs distingués. En 1819 par exemple, MM. Monti, Pallazi, Longhi, Ermés Visconti, Rolla, Litton, etc., seraient priés d’en faire partie. Aucun opéra, aucun ballet ne pourra être donné à la Scala si le spectacle