epuis 1814 on donne assez souvent
de mauvais spectacles à la Scala ;
c’est que l’entreprise n’a presque
pas d’intérêt à en donner de bons. Cette
entreprise est composée de huit ou dix
riches voluptueux qui avant 1796 perdaient
chacun huit ou dix mille francs
chaque année. On dit qu’aujourd’hui ils
ne perdent plus. Ce qu’il y a de sûr c’est
qu’ils ont le droit exclusif et très exclusif
de se trouver dans les coulisses
au milieu d’un sérail et d’un sérail le
plus agréable de tous parce que d’après
les usages d’Italie il se renouvelle presque
entièrement à chaque saison. D’ailleurs
les sultanes joignent souvent le charme du
caprice à celui de la beauté. La charmante
danseuse Maria Conti faisait donner au
diable le prince B., gouverneur général
du Piémont, qu’elle trouvait moins
aimable qu’un jeune garde d’honneur.
Loin de nier le garde d’honneur elle parlait
souvent de lui au prince et le menaçait
de ne jamais le revoir si le garde d’honneur
recevait le moindre dommage. On