leur de la Scala mérite un éloge pour la manière dont il a su rendre l’ombre de la lune sur l’habit du Commandeur. Le moment du bal est un peu froid. Il faudrait que les danseurs fussent plus près de la rampe et qu’il y eût au moins deux ou trois menuets à la fois. Car il est absolument nécessaire qu’ils puissent cacher à l’œil du pauvre Marzetto, les faits et gestes de sa future épouse.
Je me suis appesanti sur quelques petites inconvenances parce que, à cela près, le spectacle est superbe. L’ensemble est tel que plusieurs étrangers, faits pour s’y connaître, ont assuré que jamais sur aucun théâtre don Juan n’avait été mis avec plus de magnificence et n’avait produit autant d’effet. La satisfaction du public augmente à chaque soirée. Peut-être la remise de don Juan moins d’un an après qu’on l’avait vu pour la première fois, — chose inouïe ! — sera-t-elle l’époque d’une révolution fort à désirer.
Le public consentira qu’on lui fasse revoir les chefs-d’œuvre des Buranello, des Mozart, des Cimarosa, des Paisiello, joués à l’étranger ou, il y a trente ou quarante ans, lorsque la plupart des spectateurs actuels n’étaient pas nés. Les Nemici generosi de Cimarosa par exemple valent un peu mieux que les Usi della Cita et sont