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comme celle de Pierre-Louis Farnèse l’histoire ne trouverait pas tant de Gaston de Médicis. Je suis indigné, je viens d’avoir la patience de lire avec Monsignor F… une vingtaine de procès criminels de l’an 1740.

Les Italiens avaient trop de finesse pour ne pas voir que le travail d’un homme libre est plus profitable que celui d’un esclave ; il n’y eut plus d’esclavage domestique dans les aristocraties de Venise, de Gènes, de Luques, par là un peu meilleures que les Républiques des temps anciens. Du reste le mot de liberté à Gênes comme à Venise n’était qu’une sanglante dérision[1].

363. — Ce n’est donc pas un crime dans Napoléon que d’avoir détruit ces gouvernements hypocrites qui n’étaient bons qu’à déshonorer le nom de république. Il était digne des aristocrates anglais de lui en faire un crime impardonnable[2]. Qu’ils apprennent, mais ils le savent mieux que nous, qu’on était plus heureux et plus libre à Venise sous M. Galvagna, préfet du roi d’Italie, que sous le doge Manfrin.

370. — Le gouvernement de Napoléon était beaucoup plus près qu’aucun

  1. Voir le comment de tout cela très savamment expliqué dans le 16e volume de la médiocre histoire de M. Sismondi p. 363.
  2. Edinburg-Review, no 54.

    Pourquoi des gens si éclairés sont-ils hypocrites ?