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Réflexions sur Otello


Milan, le 9 février 1818.
Lettre à Vigano

Monsieur,


Je voudrais que le dernier acte d’Otello s’ouvrît par Desdemona marchant tristement et exprimant à deux de ses dames qu’elle a de sinistres pressentiments. Elle demande sa harpe et elle joue l’air Voi che sapete che cosa è amore de Mozart dans le Nozze di Figaro. Il faut là un air de Mozart, c’est le compositeur qui exprime le mieux la sombre mélancolie.

Après cet air Desdemona renvoie ses suivantes, fait sa prière au ciel et se couche.

Puisqu’on change le Balabile, ne pourriez-vous pas, Monsieur, puisque ce changement vous convient, le placer à la douzième représentation ? Vous feriez pleurer davantage, les cœurs seraient plus attendris.

2o Je voudrais exprimer, si cela est possible à l’art du ballet, que le mouchoir a été donné à la mère d’Otello par une