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23 mars 1817.

Paris[1].



Il n’y a plus d’acteurs depuis qu’il n’y a plus de sifflets.

Pour que le génie des artistes français, si génie y a, ne soit pas tout à fait avili par l’antichambre du ministre, on pourrait permettre aux assemblées électorales de commander un tableau pour leur département. C’est la réunion la plus passionnée du royaume.

Il faut que les arts tiennent à un sentiment et non à un système.

Chaque année la chambre des Députés pourra dépenser vingt mille francs pour un tableau ou une statue. Les premiers choix seront ridicules, mais le ridicule corrige le ridicule, et rien ne corrige les intrigues intérieures d’un Institut.

Les artistes français, je ne parle que des morts, n’étaient que des ouvriers endimanchés. La science de l’homme est pour eux lettres closes. Il n’en était pas tout à fait de même de Léonard de Vinci et de

  1. À cette date, Beyle était à Milan. N. D. L. É.