carrière du crime par une circonstance où il lui semblait n’avoir usé que d’un droit légitime, ce malheureux y conserva toujours des principes et une certaine loyauté dont beaucoup de gens réputés honnêtes manquent souvent.
Pour achever cette esquisse des mœurs de ces hommes extraordinaires, qui cueillent les lauriers sur les grands chemins, voici quelques traits de la vie du fameux Barbone, qui, selon les uns, est aujourd’hui pensionnaire externe, et, selon d’autres, concierge du château Saint-Ange, où il a été enfermé assez longtemps.
Né à Velletri, Barbone fit, dès l’âge le plus tendre, l’apprentissage de son affreux métier ; sa mère, appelée Rinalda, fut elle-même son institutrice. Il était le fruit d’une liaison de cette femme avec un certain Peronti, qui était passé de l’autel à la forêt. Dès que ce prêtre renégat eut obtenu par quelque coup d’éclat une récompense lucrative du gouvernement, accompagnée de sa grâce, il quitta l’état de brigand et revint prêcher la parole de Dieu dans sa paroisse.
La mère de Barbone, furieuse de se voir trahie par un homme qu’elle avait aimé passionnément, ne respira plus que vengeance ; elle mettait tous ses soins à faire partager à son fils la haine atroce