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un repentir sincère et le désir de rentrer dans le sein de la religion, en confessant leurs crimes. Le prêtre vénérable répand des larmes de joie, et propose aux voleurs de réaliser de si bonnes intentions en l’accompagnant à son séminaire. Ils l’y suivent, écoutent ses instructions, assistent à toutes les prières, remplissent, en un mot, tous les devoirs d’un bon chrétien.

Chaque jour le brave directeur remerciait Dieu de l’heureuse conversion qui rendait la paix à la contrée. La sincérité de ses néophytes était à l’abri de tout soupçon. Obligé de s’absenter pendant deux jours, il part pour Velletri, après leur avoir fait amicalement ses adieux ; chacun d’eux baisa sa main, et ce digne homme traversa les marais Pontins, agréablement préoccupé des douces pensées qui accompagnent une bonne action.

Le prêtre avait à peine quitté les nouveaux convertis qu’ils se préparèrent à l’exécution du hardi projet qu’ils avaient si habilement conduit. Dans la nuit même qui suivit, mes coquins transportèrent au sein de leurs montagnes tous les séminaristes. Là, des lettres écrites par eux, le poignard sur le cœur, invitaient leurs parents à envoyer sans aucun délai la somme fixée pour leur rançon.

Le terme fatal assigné pour la remise de