Page:Stendhal - Pages d’Italie.djvu/292

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

nément chez les parents de ceux qu’ils avaient égorgés. Après s’être assis à leur table, et avoir prix part au repas de famille, ces scélérats, avant de s’éloigner, demandaient encore de l’argent, en retour des égards dont ils prétendaient avoir usé lorsqu’ils exerçaient leur profession de voleurs : personne n’osait refuser. De cette manière, ils conservaient les bénéfices de leur ancien métier, sans courir le moindre danger.

La troupe de Corampono, après avoir rivalisé de cruautés avec celle de Diecinove, obtint les mêmes immunités.

De Terracina à Fondi, de Fondi à Itri, on est sur la terre classique du brigandage ; terre qui a vu naître le célèbre Giuseppe Mastrilli. L’amour en fit un assassin ; il fut banni des États de Rome et de Naples, y reparut plusieurs fois, échappa toujours à la justice, et mourut tranquillement en annonçant le repentir de ses crimes. Avant d’être chef de bande, cet homme de génie avait appartenu à celle du vieux Barba-Girolamo.

Mastrilli joua un rôle important dans la plus singulière parade contre-révolutionnaire dont l’Europe nous ait donné le spectacle depuis 1789. Ce brigand allait être pendu, pour ses crimes, à Montalbano, petite ville vers l’extrémité de la botte