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voir[1] le jugement de Villefranche[2] (Bibliothèque historique).

Il reste donc bien entendu que tout ce qui est censuré le moins du monde dans ce journal est de pure invention. L’auteur étant fort sujet au spleen, quand il lui vient des idées sinistres, au lieu de prendre des pistolets pour se brûler la cervelle, ou une belle chaufferette de charbon pour s’asphyxier, a recours à sa plume, il trace quelque calomnie bien noire contre le caractère national des Italiens ou des Anglais et le voilà soulagé. On ne doit point être étonné de ce remède inventé depuis quelques années par les nobles écrivains payés à tant la toise par les gouvernements[3].

Enfin, l’auteur a une raison de délicatesse pour ne dire aucun mal de l’Allemagne, de l’Angleterre et de l’Italie. Il a vécu plusieurs années dans ces pays. Il doit avouer qu’il a pris un grand nombre de repas dans les auberges. Il a trouvé chez plusieurs négociants, en hiver, des draps bien chauds pour se couvrir, en été, des

  1. À vérifier.
  2. Voir l’Anecdote, t. I, page… de la Bibliothèque historique, ou page… de ce volume.
  3. H. Beyle avait d’abord écrit : « inventé depuis trois ans par les rédacteurs des Débats. » Il a biffé et refait sa phrase et à la fin ajouta cette parenthèse : « (À Paris MM. A. L. etc. ; à Londres MM. Rose, Giffard ; à Berlin Mrs. S. W.) »