choix est bientôt fait, et on le force ainsi à épouser. Ses parents ne sont point appelés à la cérémonie ; ils ignorent absolument ce qui se passe ; mais lorsque tout est terminé, le tribunal du vicaire leur en donne avis ; il les oblige à faire une pension alimentaire à leur fils ainsi marié, fût-il même mineur. Voilà le mariage obligatoire. Beaucoup de mariages sont faits par ce tribunal, qui est la terreur des étrangers surtout. Les gens du peuple, ayant une fille belle, parviennent ainsi à s’assurer des ressources pour leur vieillesse ; car un gendre riche ne veut pas voir son beau-père mendier.
Deux jeunes amants se présentent à un curé et lui demandent de les unir : il le fait ; c’est le mariage volontaire. M. V…, en rentrant chez lui, trouva sa fille ainsi mariée à un maçon qu’il faisait travailler ; ce malheureux père en mourut de chagrin. On pourrait citer cent autres exemples. Les chefs de famille réclament depuis longtemps ; mais les papes croiraient charger leur conscience en interdisant ces mariages qui effacent le péché.
Le pape Sirice (qui occupa le trône de 385 à 398) paraît être le premier pontife romain qui ait défendu aux évêques,