pour l’aristocratie, n’étant point backed (soutenu), comme en Angleterre, par une législation sévère, est nul. En Allemagne, en France, un paysan qui est en colère donne un coup de poing à son voisin ; à Rome il donne un coup de couteau. Il y a eu seize mille assassinats durant le règne de Pie VI, qui a été de vingt-quatre ans ; c’est presque deux par jour[1]. Personne ne s’en étonnait, personne ne cherchait à y porter remède. L’assassinat ne produit point à Rome l’effet moral, l’horreur profonde qui l’accompagne dans les pays plus civilisés du Nord. Les gendarmes français et la sage administration du général Miollis avaient supprimé l’assassinat à Rome.
Les étrangers qui affluent dans cette grande ville ne possèdent nullement l’art de s’amuser. La société romaine est pleine de feu, de génie naturel, de passion, de bonne envie de s’amuser toutes les fois que la prudence le permet. Les étrangers anglais et russes qui arrivent à Rome, privés de leur société habituelle, entourés d’habitudes nouvelles, n’ayant pour compensation unique que l’admiration des ruines de l’antiquité, l’admiration des statues de Canova, l’admiration des galeries de peintures, etc., sont bientôt lassés de ce
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