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pour le roi, lui persuada que Temisto lui était infidèle ; bientôt après, la reine outragée disparut et fut, par les intrigues d’Erista, vendue comme esclave à quelques Égyptiens, qui l’emmenèrent avec eux dans leur pays. Le roi alors épousa Erista. Dix ans après Temisto revint d’Égypte sous un autre nom, et, comme elle était profondément versée dans les mystères mythologiques de cette contrée, elle fut élevée à la dignité de grande-prêtresse de Bacchus, et devint confidente de la méchante reine Erista. Cette exposition, qui pourra vous paraître longue à la lecture, fut improvisée d’une manière claire et rapide aux Fantoccini : le style avait du naturel et du mouvement. À la vérité, l’histoire était légèrement altérée, et on voyait bien que c’était un Italien du xixe siècle, et non un Grec des temps héroïques, qui parlait ; mais ce défaut était compensé par l’extrême vivacité du dialogue, qui devint quelquefois si pressé, que les interlocuteurs s’interrompaient l’un l’autre, sur quoi une salve d’applaudissements éclatait dans l’assemblée. À l’ouverture de la tragédie, la reine Erista veut assassiner Phlistène, et, dans ce dessein, elle s’adresse à la grande-prêtresse de Bacchus, qu’elle charge de l’exécution du meurtre, comme pouvant aisément