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ou à gauche ; mais je désespère de vous donner une idée exacte de l’habileté avec laquelle un mécanisme qui à la description paraît si simple et même grossier, imite les mouvements et les attitudes naturels du corps.

(La suite à un prochain numéro)


II[1]

Ce ne fut que trois jours après, que je pus trouver une soirée libre pour revoir mes chers fantoccini du palais Fiano ; mais alors la nature du spectacle avait changé du doux au grave, du plaisant, au sévère. On nous donna tout simplement en prose une tragédie intitulée Temisto. et je crains presque de vous faire rire, en vous avançant que ce soir je pleurai presque autant que j’avais ri la première fois. Voici la tragédie de Temisto, qui produisit tant d’émotions, bien que représentée par des acteurs de douze pouces. L’action se passe en Grèce pendant la célébration des fêtes de Bacchus. Le roi Cresphonte fut d’abord marié à Temisto, dont il eut un fils, nommé Phlistène. Erista, femme aussi méchante que belle, ayant conçu une violente passion

  1. Le Globe, 8 octobre 1824.