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MŒURS ROMAINES


Les Fantoccini à Rome[1]
(Lettre)


Mon cher V., vous insistez pour que je vous dise quelque chose de la ville éternelle, que j’ai habitée pendant quelques mois ; mais quelle partie de son bizarre aspect, moitié antique, moitié moderne, pourrais-je choisir comme texte, qui n’ait été rebattue par les innombrables voyageurs de tout pays, de tout sexe, de toute condition, qui s’y sont succédés depuis dix ans ? Rêvant au choix d’un sujet, comme je descendais le Corso je fus tiré de mes idées par les vociférations d’un homme qui, à l’entrée d’une espèce de cave sous le palais Fiano, criait à tue-tête « Entrate, ô signori, etc. », « Entrez, Messieurs, entrez, on va commencer. » J’entrai et je trouvai ce que je cherchais pour vous, un sujet encore vierge. En payant trente-huit centimes, je pus assis-

  1. Le Globe, samedi 2 octobre 1824.